Selon une fiche d’information d’un organisme de santé international, « même avant l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 (à l’époque un document non contraignant sur le plan juridique), une entente générale existait prévoyant que les droits à inscrits à la Déclaration devaient être transformés en des obligations exécutoires par la négociation d’un ou plusieurs traités. En 1966, deux traités distincts, couvrant pratiquement la totalité des droits inscrits à la Déclaration universelle des droits de l’homme, ont été adoptés après environ 20 ans de négociations : un traité pour les droits civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIRDCP), et un traité pour les droits économiques, sociaux et culturels, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) ». Ensemble, la Déclaration universelle des droits de l’homme, le PIRDCP et le PIDESC sont parfois appelés la Charte internationale des droits de l’homme.
En 1946, la Commission des droits de l’homme des Nations Unies a été fondée comme organe auxiliaire du Conseil économique et social des Nations unies, « pour forger le paysage juridique international qui protège nos droits fondamentaux », autrement dit, pour protéger et promouvoir nos droits et libertés essentiels.
En 2006, la Commission des droits de l’homme de l’ONU a été remplacée par le Conseil des droits de l’homme (CDH). Le CDH a été mis sur pied par l’Assemblée générale des Nations Unies et s’y rapporte.
Lors de sa première séance en 1947, la Commission a établi un comité de rédaction qui a rédigé deux documents : « une ébauche préliminaire de la déclaration ou du manifeste qui établit les principes généraux des droits de l’homme; et une ébauche exposant une convention de ces questions, qui, selon le Comité, pourraient être formulées comme des obligations contraignantes. » Les efforts déployés ont été initialement axés sur l’ébauche de la déclaration, menant à l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme par résolution de l’Assemblée générale le 10 décembre 1948. Cependant, dans la même résolution, « l’Assemblée générale a exigé que le Conseil économique et social demande au Conseil des droits de l’homme de continuer à consacrer ses efforts à la préparation d’un pacte provisoire sur les droits de l’homme et de mesures provisoires quant à sa mise en œuvre »,
Après une version provisoire initiale, un pacte sur les droits de l’homme a été élaboré par la Commission en 1950, et l’Assemblée générale a demandé à la Commission d’y inclure des articles précis sur les droits économiques, sociaux et culturels, en plus ce ceux sur les droits civils et politiques. En 1951, la Commission, assisté des représentants de l’Organisation internationale du Travail, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et de l’Organisation mondiale de la Santé, a achevé une nouvelle ébauche, le projet de Pacte des droits de l’homme. Après de longues discussions, l’Assemblée générale a demandé, en février 1952, à ce qu’il y ait deux pactes, un sur les droits économiques, sociaux et culturels, et un autre sur les droits civils et politiques. Il était devenu nécessaire à l’époque de faire une distinction entre les deux parce que certains États ne reconnaissaient pas les droits économiques, sociaux et culturels comme des droits de l’homme, tandis que d’autres ne reconnaissaient pas les droits civils et politiques comme des droits de l’homme.
La préparation de ces deux pactes s’est poursuivie jusqu’en 1962, d’abord par la Commission, et ensuite par la troisième Commission des Nations Unies (questions sociales, humanitaires et culturelles). En décembre 1963, « l’Assemblée générale annuelle a invité les gouvernements à tenir compte du texte des articles adoptés par la troisième Commission ». Ce ne fut toutefois pas avant 1966 que la troisième Commission a terminé l’ébauche des deux pactes et les a présentés à l’Assemblée générale. Les deux pactes, soit le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, en plus d’un Protocole facultatif pour ce dernier, ont été adoptés par l’Assemblée générale en décembre 1966. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques a été adopté par un vote de 106 contre 0 et son premier Protocole facultatif a été adopté par un vote de 66 contre 2 avec 38 abstentions.
Le Pacte est entré en vigueur le 23 mars 1976, et ce, pour toutes les dispositions, à l’exception de celles prévues à l’article 41, à la suite de la ratification/adhésion du 35e État signataire. L’article 41 permet à un État partie de déclarer qu’il reconnaît la compétence du Comité des droits de l’homme « à recevoir et à tenir compte des communications à l’effet qu’un État partie prétend qu’un autre État partie ne remplit pas ses obligations » en vertu du Pacte. L’article requiert cependant aussi qu’au moins dix États parties fassent une déclaration de la sorte avant que l’article n’entre en vigueur. L’article 41 n’est pas entré en vigueur avant le 28 mars 1979.
Le premier Protocole facultatif du Pacte est également entré en vigueur le 23 mars 1976 à la suite de la ratification/adhésion du dixième État partie. Le deuxième Protocole facultatif a été adopté par l’Assemblée générale par un vote de 59 contre 26 avec 28 abstentions et a été ouvert à la signature le 15 décembre 1989. Il est entré en vigueur le 11 juillet 1991 à la suite de la ratification du dixième État signataire.
Les trois instruments, la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et leurs protocoles facultatifs inscrivent les normes de droits de l’homme généraux et ont été une source d’inspiration pour plus de 50 autres conventions, déclarations et corps de règles minimaux des Nations Unies d’application internationale ainsi que d’autres principes universellement reconnus. Ces normes supplémentaires ont permis d’affiner les normes juridiques internationales liées à plusieurs questions, dont les droits des femmes, la protection contre la discrimination raciale, la protection des travailleurs immigrants, les droits des enfants et bien d’autres.